L’école de Saint-Victor de Paris.pdf

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BIBLIOTHECA VICTOR INA
XXII
BIBLIOTHECA
VICTOR INA
subsidia ad historiam canonicorum regularium investigandam
edenda curaverunt
Patrick
G
autier
D
alché
* Luc
J
ocqué
* Patrice
S
icarD
XXII
L’ÉCOLE DE SAINT-VICTOR DE PARIS
INFLUENCE ET RAYONNEMENT
DU MOYEN ÂGE À L’ÉPOQUE MODERNE
BIBLIOTHECA VICTOR INA
XXII
L’ÉCOLE DE
SAINT-VICTOR DE PARIS
INFLUENCE ET RAYONNEMENT
DU MOYEN ÂGE À L’ÉPOQUE MODERNE
Colloque international du C.N.R.S.
pour le neuvième centenaire de la fondation (1108-2008)
tenu au Collège des Bernardins à Paris
les 24-27 septembre 2008
et organisé par Patrick
G
autier
D
alché
, Cédric
G
irauD
,
Luc
J
ocqué
, Dominique
P
oirel
et Patrice
S
icarD
Actes réunis par
Dominique
P
oirel
2010
© Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium
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recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher.
D/2010/0095/92
ISBN 978-2-503-53562-3
Aux sources d’une influence :
les raisons du rayonnement victorin
Dominique
P
oirel
n histoire, la mode des anniversaires prend tout son sens dans
deux cas principaux : quand elle permet de faire le point sur des
avancées majeures de la recherche ; et quand elle attire l’attention du
public cultivé sur un champ d’études insuffisamment connu. Les deux
conditions sont réunies à propos de l’école de Saint-Victor. D’un côté,
sous l’impulsion donnée en France par Jean Châtillon († 1988), en
Allemagne par Heinrich Weisweiler († 1964), ces quelque vingt ou
trente années ont vu paraître une ample floraison de travaux, éditions
critiques, monographies ou études diverses, qui s’accordent à souli-
gner l’importance littéraire et intellectuelle de l’abbaye parisienne
dans les champs les plus divers du savoir. Si l’on mettait bout à bout
les résultats de cette moisson historiographique, on obtiendrait,
semble-t-il, le tableau d’une sorte d’abbaye idéale, associant la contem-
plation du sage à celle du religieux en une sorte d’humanisme à la fois
encyclopédique et chrétien ; d’une école surdouée, pionnière tout en-
semble dans l’histoire des méthodes pédagogiques, des bibliothèques,
des sciences et des techniques, de la géographie, de l’historiographie,
de l’exégèse biblique, de la systématisation théologique, de la récep-
tion du pseudo-Denys, de la spiritualité, de la poésie liturgique, de la
pastorale et de la discipline du comportement ; d’un centre scolaire
qui, à maint égard, annonce les universités du siècle suivant, ou les
futurs
studia
des ordres mendiants ; d’un laboratoire de méthodes et
d’idées suggestives, qui serait indirectement à l’origine de plusieurs
innovations du
xii
e
siècle, comme la naissance du nouveau style go-
thique. Néanmoins, la notoriété des auteurs qui l’ont illustrée ne dépasse
guère le cercle des médiévistes. Si aujourd’hui l’honnête homme a
entendu parler de Pierre Abélard, de saint Bernard et de l’abbé Suger,
le plus souvent il ignore tout d’Adam le ciseleur de mots, de Richard
E
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